Biographie du lieutenant Nungesser
Charles Nungesser est né le 15 mars 1892 à Paris, dans le 10ème arrondissement. Après une enfance passée à Valencienne, il part à l’âge de 15 ans pour Rio de Janeiro. À la recherche d’un oncle qu’il ne retrouvera jamais, il y exerce différents métiers tels que manoeuvre, cow-boy, dresseur de chevaux, mécanicien, pilote de course automobile et motocycliste. Sportif accompli il pratique également un grand nombre d’activités : athlétisme, équitation, acrobatie aérienne, boxe, etc
En juin 1914, à 22 ans, il retourne en France et s’engage au 2e Régiment de Hussards. Entre le 1 et le 3 septembre, il gagne son surnom de « Hussard de la Mors » au cours d’une embuscade ennemie alors qu’il tentait de chercher du renfort. Il réussit alors à s’emparer d’un véhicule ennemi, une 40 chevaux Mors, et à revenir vers les lignes alliés avec les plans de guerre du quartier général allemand qu’il contenait.
En janvier 1915, suite à la bataille de la Marne, il est blessé et parvient à se faire affecter dans l’aéronautique militaire. Il accède enfin à son rêve : devenir pilote. Promu au grade d’adjudant et après une formation au pilotage de bombardier, il est affecté à l’escadrille VB106 de Dunkerque-Saint Pol sur Mer. Le 30 juillet 1915, il parvient à faire poser d’urgence un avion allemand qui avait pris pour cible un ballon français. La ville de Nancy, reconnaissante, lui fera don de plusieurs milliers de francs qu’il reversera intégralement aux hôpitaux des armées.
Le 1er août, il se voit affecté à l’escadrille de chasse N 65 à Nancy-Malzéville. Suite à de nombreuses victoires aériennes, et plus particulièrement la destruction d’un avion d’observation allemand, il est fait chevalier de la légion d’honneur et promu au grade de Sous-lieutenant. Le 30 janvier 1916, s’étant porté volontaire pour tester un nouveau type de chasseur, il est victime d’un terrible accident au décollage et passe deux jours dans le coma. Il entame alors une difficile convalescence. Moins de deux mois plus tard, pendant sa rééducation, il est porté jusque dans un avion, décolle et effectue des acrobaties devant une assistance stupéfaite.
Désormais incapable de monter seul dans son avion ou de marcher sans canne, il rejoint malgré tout son escadrille en mars 1916, en pleine bataille de Verdun. Il y acquiert une renommée internationale. C’est là qu’il revient triomphant d’un combat aérien où, à court de munitions et avec un appareil très endommagé, il décide de voler au milieu de la formation ennemie, les empêchant ainsi de lui tirer dessus sans toucher un des leurs.
Le corps meurtri par la bataille de Verdun, l’État-major l’assigne à la formation des pilotes. A peine rétabli, il est réaffecté, à sa demande, à la N 65 mais un accident de voiture le renverra à l’hôpital. Peu après, le temps des pilotes solitaires étant révolu, il remporte ses dernières victoires et termine la guerre sans participer aux grandes offensives. Avec un palmarès de 43 succès homologués, il est le 3e as de l’aviation française derrière Fonck et Guynemer.
Après la guerre, toujours très actif il participe successivement à une course automobile puis à la traversée de Paris à la nage au profit des « gueules cassées ». N’ayant pas réussi à monter son école de pilotage en France il part pour les États-Unis sur invitation de l’American Legion pour y effectuer des show aériens. Il joue également dans un film qui lui est dédié.
Le 8 mai 1927, accompagné de François Coli, il se lance dans son ultime aventure : tenter de franchir l’Atlantique dans un avion modifié et sans radio pour aller amerrir au pied de la Statue de la Liberté. Leur avion ne sera jamais retrouvé.
Il est aisé de comprendre pourquoi ce parrain nous inspire. C’était un officier travailleur, audacieux, reconnu et altruiste. Il incarnait les valeurs que portent en eux tous les grands noms de
l’Histoire, et était un officier français et un homme qui a su vivre de la même façon qu’il a servi : intensément et sans concession.